In Blog Aygen10 mars 202211 Minutes

Help ! Tout le monde me juge sur mon anglais !

Vous êtes-vous déjà trouvé dans cette situation ?

Vous êtes en réunion avec des collègues de plusieurs nationalités : Français, Allemands, Japonais, Britanniques, Américains…. Bien sûr la réunion est en anglais et vous devez réagir aux interventions des autres, répondre à des questions et présenter vos propres idées. Vous vous débrouillez bien, vous réussissez à comprendre les différents accents et à vous exprimer clairement. Sauf que… votre cerveau ne cesse d’émettre des pensées négatives :

« Mais enfin, tu aurais dû utiliser le preterit, pas le present perfect, voyons ! »

« Tu as fait un contresens ! »

« Ne fais pas trop d’efforts de prononciation, ça va sembler artificiel et tu auras l’air ridicule ! »
Au secours !

Cet état d’esprit qui nous fait redouter le jugement des autres est l’un des aspects les plus importants sur lesquels nous travaillons avec nos clients chez Aygen Training et il faut parfois un certain temps pour réussir à le surmonter.

Examinons d’où vient cette peur et voyons comment on peut la gérer.

L’année dernière, j’ai suivi une formation pour devenir coach Neurolanguage® certifié. La formatrice travaillait avec des apprenants du monde entier. Un jour, elle a dit : « Le pays où j’ai vu le plus grand nombre d’apprenants traumatisés, c’était en France. »

Oui, traumatisés !

Qu’entendait-elle par-là ?

Si vous avez suivi votre scolarité uniquement en France et que vous n’avez connu que les méthodes pédagogiques françaises, vous ne vous rendez peut-être pas compte que la manière dont les langues (et les autres matières) sont enseignées, n’aide guère à prendre confiance en soi. J’ai deux enfants au collège et lycée en France donc c’est quelque chose que je constate tous les jours.

Dès que mon fils prend la parole en cours d’espagnol, son professeur le réprimande devant toute la classe parce qu’il a fait une erreur (c’est normal, cela fait seulement 3 ans qu’il apprend l’espagnol.) Imaginez à quel point cela détériore sa relation avec la langue espagnole ! Il aura toujours dans un coin de la tête cette peur de commettre une erreur.

Que les choses soient claires : le système d’éducation français est d’un excellent niveau mais il y a un déséquilibre flagrant entre la focalisation sur les fautes et la reconnaissance de ce qui a été bien réussi.

Malheureusement, votre peur d’être jugé (et le jugement lui-même) peuvent parfois se poursuivre dans votre vie professionnelle. J’ai été choquée, voire horrifiée, de découvrir que non pas un, mais deux de mes élèves se faisaient corriger sur leur anglais par leur manager en pleine réunion client ! Pour ces personnes, la peur d’être jugé est bien fondée !

La vérité sur le jugement des autres
Donc, je comprends bien que, si vous avez suivi une scolarité dans un système où chaque faute est examinée à la loupe, et que vous avez ensuite eu un manager qui aimait souligner tout ce que vous faisiez de mal, en effet, votre peur du jugement a quelque raison d’être.

Mais regardons les choses sous un angle plus large. Si l’on en revient à votre réunion avec des collègues français, allemands, japonais, britanniques et américains. Pour vos collègues allemands et japonais, l’anglais est aussi une langue étrangère, ce qui veut dire qu’ils ont eux aussi un accent et commettent des fautes ( Comme vous, ils parlent l’anglais comme langue de communication, le Global English.) Les chances qu’ils vous jugent sont minimes.

Qu’en est-il de vos collègues anglais et américains ?
Saviez-vous que seulement 25 % des Britanniques et Américains sont capables de mener une conversation dans une langue étrangère ? Et encore, cela inclut tous ceux qui ont eu la chance de grandir dans une famille bilingue. La probabilité que vos collègues anglophones soient capables de suivre une réunion téléphonique en français ou dans une autre langue est très faible. Il est certain qu’ils ne vous jugent pas. D’ailleurs, si vous leur posez la question, ils vous diront certainement qu’ils sont impressionnés et qu’ils ne seraient pas capables de faire ce que vous faites.

Il reste donc vos collègues français. Bien sûr, il y en aura peut-être un qui de temps à autre émettra un jugement sur votre anglais, mais la plupart des gens sont trop préoccupés par leurs propres difficultés en anglais pour juger celles des autres.

Ce qui peut vous aider
Tout ce que je viens d’écrire est correct d’un point de vue rationnel. Cependant, votre cerveau peut ne pas croire à ces faits rationnels. La peur du jugement vient de la partie primitive de notre cerveau – notre cerveau archaïque – qui prend toutes les décisions irrationnelles. A l’époque des hommes préhistoriques, si votre tribu vous jugeait trop faible, vous risquiez d’être abandonné et de vous faire dévorer par un tigre à dent de sabre.

Je vous suggère d’essayer différentes techniques afin de trouver laquelle fonctionne pour vous.

Avant une réunion difficile, répétez-vous : « Personne ne va me juger ».

Demandez à un de vos collègues anglophones son ressenti honnête. Vous aurez peut-être des surprises !

Essayez de faire une posture de puissance (power pose) avant la réunion, cela aide beaucoup !

Vous pouvez travailler avec un coach linguistique pour résoudre ces problèmes : améliorer la confiance en soi est sans doute notre principal objectif (avec celui de vous faire progresser en anglais) pour que vous soyez persuadé de vos progrès. Si cela vous intéresse de travailler avec nous, cliquez ici ou prenez rendez-vous.

Parler une langue étrangère demande du courage ! Dans le monde d’aujourd’hui, trouver ce courage n’est pas toujours un choix mais une nécessité professionnelle. Alors soyez fier de vous d’avoir eu ce courage et assurez-vous que vous n’êtes pas la première personne à vous juger vous-même !

 

Cela signifie qu’il y a bien plus de gens dans le monde qui parlent anglais comme langue seconde ou étrangère que comme langue maternelle.

Bien sûr, le niveau d’anglais en tant que langue étrangère est extrêmement variable : d’après l’Indice de Compétence en Anglais (EF English Proficiency Index), les Pays-Bas étaient les meilleurs en anglais en 2021 (pas de surprise !) ; la France était 31ème sur 112 pays, ce qui n’est pas mal du tout et qui ne cesse de s’améliorer chaque année. Malgré ces variations de niveau, des millions de gens parviennent à communiquer en anglais chaque jour.

Alors que tant de personnes s’expriment en anglais chaque jour dans un cadre professionnel international, l’anglais s’est transformé : de langue appartenant aux Britanniques, Américains, Australiens, et aux autres pays anglophones, il est devenu une langue qui appartient au monde entier. C’est devenu un outil de communication mondial.

C’est pourquoi il a subi en cours de route transformations et simplifications. Si votre collègue italienne vous dit : “he take a holiday”, vous comprendrez parfaitement, même si votre collègue britannique aurait dit “he is taking a holiday.” Un collègue allemand vous dira peut-être “ let’s discuss about the issue”, là où un américain aurait dit “ Let’s discuss this issue.” Est-ce que ces différences posent problème ? Du point de vue de l’efficacité de la communication, absolument pas. Le message est clair.

 D’autres éléments lexicaux, comme les verbes prépositionnels (qui sont très difficiles à comprendre et encore plus à utiliser), existent à peine en Global English : un anglophone natif dira peut-être “let’s look into this issue and go through it next week” mais c’est un peu difficile à comprendre (go through… est-ce la même chose que go over ou bien go along with ?) En Global English, on dirait plutôt “Let’s investigate the issue and discuss it next week.” Dans les deux cas, la signification est la même : “Approfondissons cette question et revenons-y plus en détail la semaine prochaine. ”

Certaines personnes vous diront peut-être que le Global English n’existe pas, que c’est tout simplement du “mauvais anglais” mais je ne partage pas ce point de vue. Les langues évoluent avec le temps et nous assistons aujourd’hui à l’essor d’une nouvelle forme d’anglais. Tout comme l’anglais américain est différent de l’anglais britannique, le Global English est encore une autre forme d’anglais.

Il y a une raison d’être à l’existence du Global English : il permet à des millions de gens de communiquer efficacement chaque jour. Vous avez joué le jeu en apprenant l’anglais. Peut-être que maintenant, c’est aux anglophones natifs de jouer le jeu à leur tour : c’est à eux d’apprendre comment communiquer en Global English. 

La prochaine fois que vous ferez une erreur en anglais, posez-vous la question : est-ce que mon interlocuteur m’a compris ? Si c’est le cas, considérez que vous vous êtes exprimé dans un Global English efficace.